"je sais que j'aime, très sincèrement, quand je me mets à pleurer en voyant l'autre heureuse ou malheureuse, que je m'inquiète quand elle rentre tard et qu'elle ne m'a pas prévenu, que je ne sais plus si je dois mourir avant ou après elle pour qu'elle ne soit pas malheureuse, quand je me triture les neurones pour lui arracher des sourires, pour lui faire croire en la vie quand elle flanche etc."
J'ai souvent l'impression de vivre cycliquement, tantôt le fruit d'une énergie débordante, tantôt avachie, épuisée à l'idée de toutes les occupations auquelles vaccées. Le plus difficile à gérer, c'est sans doute la première chose. Difficile parce que je suis consciente de toutes les choses à faire, sans savoir par où commencer. Par le début, me direz vous. Mais quoi faire lorsqu'on en oublie où est le commencement ?
Je n'ai jamais usé de coupe faim, ni même de laxatif, mon truc à moi c'était tricher avec mon traitement. Loin de moi, l'intention de donner une mauvaise idée à celles et ceux qui me lirait. C'est loin d'être une bonne idée !
a l'âge de 9 ans, séjour à l'hosto pendant une bonne quinzaine de jour ( à cet époque, on n'hésitait pas à garder les patients, pour le suivi des traitements). Rien de traumatisant, mis à part les aiguilles, qui depuis lors sont un véritable cauchemar, une grande angoisse. Ce n'est point une maladie grave, juste très gênante, elle est même de mode depuis plusieurs année : l'HYPOTHYROÏDIE.
Je n'ai point envie de m'étendre sur le sujet. Il serait de toute façon difficile d'expliquer en restant simple. Cela se traduit juste par un traitement à vie, pour réguler mon taux d'hormones thyroïdiennes. J'ai énormément triché avec cela. A prendre la prise d'un mois, sur une seule journée ! Je ne mangeais plus, je suis je suis alors tombé à 48 kg. Mais les toubibs m'ont rattrappé, parce que bien sûr on ne triche pas avec les prises de sang.
Il y a peu, j'ai tout arrêté, je n'en pouvais plus de cette chaîne. J'ai stoppé tout traitement pendant 3 mois. Au début, tout allait bien. Mais les kg se sont amoncelé, les crises de boulimies étaient constantes. Petits à petit, mon corps se gorgeait d'eau et de graisse. Puis, c'est 17 kg, qui sont apparu en moins de 15 jours de temps. L'eeau dans mon corps m'empêchait de me mouvoir. Il m'a bien fallu réagir. J'ai essayé de refaire les choses dans l'ordre.
Visite chez un nouveau toubib.
Prise de sang : la catastrophe. Le cholest"rol double du taux normal, les trigly et la glycémie aussi. Quant aux hormones thyroïdiennes. J'étais à 183, alors que le fourchette tolérait un maximum de 5.4.
Je reprend donc mon traitement, graduellement, pour que le coeur ne lache pas.. Les kg disparaissent petit à petit (12 kg en moins d'un mois), la boulimie aussi (l'hypothyroïdie se manifeste entre autre par un besoin inconsidéré de protides, non contrôlable)n je ne me nourris que de 2 à 3 fruits par jours. J'ai l'impression de reprendre possession de mon corps...
Mais... Il y a toujours un mais... Depuis peu, la lutte je l'ai perdu !
Je recommence à prendre de manière aléatoire mon traitement... La boulimie réapparait par épisode, et entre c'est le jeûne.
Un ami-bloggueur me conseillait d'écrire avec mes tripes (d'un autres sujets d'ailleurs). Je lui ai répondu "Oui !", mais ce n'est point une chose si simple.
C'est quelque chose qui me colle à la peu depuis si longtemps, qu'il m'est une impresison de toujours. Et peut être est ce le cas d'ailleurs : l'anorexie. J'ai toujours envié ces belles faites plus d'os que de chair. Plus petite, je m'endormais en m'imaginant anorexique. Autant pour leur silhouette, que pour le reste... Mais quel reste ? Ce reste, je l'ai découvert bien plus tard.
J'ai essayé de me faire vomir, en vai, la première fois à l'age de 16 ans, alors même que l'idée de vomir me répugnait. J'voulais être mince, et que toute la graisse accumulée disparaisse. Mais j'voulais surtout que l'on s'interesse à moi, que l'on veuille... Je ne sais pas, mon auto psychanalyse n'est pas assez avancée finalement. Pourtant, j'arrivais à me résonner, en me disant que l'ano était une maladie qui s'improvisait pas, qui se subissait. On ne pouvait donc pas s'inventer anorexique. Je ne pouvait malheureusement pas, m'empêcher de rêver... J'enviais cette volonté, qu'avaient les anorexiques ! Je me rend bien compte à quel point tout cela peut paraitre complêtement absurde !
J'ai finalement fini par me dire que j'étais boulimique (je mangeais sans fin, ni faim). Je me répugnais se sombrer dans l'opposé de ce que je voulais.
Puis, j'ai découvert récemment le phénomène PRO - ANA, à travers mon autre blog. Oh ! Je connaissais déjà, mais je m'étais toujours dit "Phénomène irréel issus de la magie des médias, de celle du 7ème art..." Et brusquement, toute smes certitudes s'effondrent. L'anorexie se décide. Je me sens moins étrangère. Mes recherches sur la toile m'ont fait découvrir des histoires qui m'ont permis de placer des mots sur des maux, des sentiments ressentis.
Envie d'être protégée, et de se rendre faible pour y parvenir...
A l'heure actuelle, il m'est difficile de dire si je suis ano, si je souhaite le devenir. Je me dis parfois, que c'est juste une façon perverse d'ignorer mes TCA.
Un sourire se dessine sur mes lèvres, d'avoir enfin mis tout cela noir sur blanc : Le cap est franchi !
Je vais essayer de franchir le cap, en parler au moins ici. Je ne sais pas trop le pourquoi, sans doute noircir du blanc, pour me vider de tout cela, ou peut être trouver des réponses à je ne sais quelle question, ou simplement croiser des personnes qui... (qui quoi d'ailleurs ? vivent ? connaissent ? comprennent ?)... juste me prouver que je ne suis pas si marginale, si étrange...
Mais, certainement pas un appel au secours !
